Qu’est ce que l ’empreinte optique ? :
L’empreinte optique est une nouvelle technique d’empreinte qui se fait grâce au scanner intrabuccal 3D, ce qui offre beaucoup plus de confort au patient contrairement a l’empreinte traditionnelle qui est souvent une source d’inconfort et de gène pour ce dernier . ( A cause de la pate mise en bouche qui peut parfois provoquer un reflexe nauséeux )
Elle permet au praticien d’obtenir une image en trois dimensions d’une ou de plusieurs dents, ceci à l’aide d’une caméra intra-orale couplée à un ordinateur.
Ces caméras d’empreinte sont peu encombrantes et faciles à manipuler. Elles peuvent aussi effectuer des prises en couleur, ce qui facilite le choix de la teinte d’une future reconstruction dentaire (couronne…).
À partir de cette empreinte optique, un logiciel élabore un modèle qui permet de réaliser les étapes de conception et fabrication de la future prothèse .
Elle facilite aussi la communication avec les laboratoires de prothèses .
L’empreinte optique , 1er chainon numérique dentaire :
L’acquisition par empreinte optique comporte une première étape d’acquisition de données suivie d’une étape de traitement de ces données.
Elle peut se faire soit par :
- Scannage du modèle au sein du laboratoire avec un scanner extra-oral ou scanner de table (avec ou sans contact) qui numérise un modèle en plâtre issu d’une empreinte ou directement une empreinte physique classique.
- Une caméra intra-orale directement en bouche.
Les techniques d ‘acquisitions de cette dernière :
1-Acquisition extra-orale
Il s’agit d’une technique indirecte automatisée qui permet une maitrise du positionnement, de la distance, la vitesse ainsi que l’accessibilité des zones de contre-dépouille.
2-Acquisition intra-orale
C’est une technique d’empreinte directe. Il s’agit d’une opération manuelle donc opérateur-dépendante qui ne permet pas de contrôler d’une manière précise la distance, la vitesse et l’accessibilité des zones de contre-dépouille.
L’acquisition des images 3D par le scanner intra-oral peut se faire soit par l’enregistrement de clichés successifs dont l’inconvénient majeur est la vitesse d’acquisition, soit en mode dynamique (type film). L’acquisition sera dans ce cas beaucoup plus rapide (environ 5min pour numériser les deux arcades et l’occlusion).
Caractéristiques des caméras intra-orales :
Plusieurs paramètres sont à considérer dans le choix d’une caméra intra-orale. La technologie choisie conditionne l’accès à certaines modalités (ex : absence de poudrage, couleur, enregistrement en continu). Ci-dessous nous avons répertorié les principales caractéristiques des caméras intra-orales.
Ergonomie de la pièce à main
L’ergonomie regroupe la taille, la forme de la caméra, son poids, sa prise en main, la hauteur nécessaire au niveau de l’embout, la taille de la tête.
A ceci s’ajoute, l’équilibre de la caméra qui est un caractère primordial garantissant une stabilité et une maniabilité optimales lors de l’acquisition.
Une tête large permet un champ d’acquisition plus important, mais elle peut rendre l’accès difficile à certaines zones surtout postérieures.
La distance focale, est définie par la distance entre l’embout de la caméra et les surfaces à enregistrer. Certaines marques demandent d’être au contact des dents alors que d’autres préconisent une distance pouvant dépasser les 10 mm ce qui rend l’empreinte optique délicate au niveau postérieur surtout en disto-vestibulaire.
La prise en main la plus commune et la plus familière est la façon « stylo » mais il existe des caméras façon « pistolet ».
Récemment, des caméras version wireless ont été développées permettant de s’affranchir de la contrainte du fil et une plus grande liberté
Mode de capture (prise de vue)
Il peut s’agir d’un mode image ou vidéo, la seule différence serait la vitesse d’acquisition qui est plus rapide en mode continu sous forme de film.
Ce mode d’acquisition autorise une grande liberté de mouvement, mais un chemin de scannage imposé par le fabricant doit être respecté.
Couleur
La majorité des systèmes permettent aujourd’hui d’obtenir un maitre modèle en couleur plus ou moins réaliste. Ceci donne une texture au fichier 3D qui ressemble au tissu dentaire et faciliterait la lecture de certains éléments notamment les limites de préparation juxta-gingivales complexes.
Toutefois, il est possible à tout moment de basculer vers un affichage monochrome car finalement c’est le modèle monochrome qui constitue le vrai modèle de travail équivalent au modèle en plâtre et qui permettrait de juger la qualité de notre empreinte. Les deux modes d’affichage sont complémentaires.
Prise de teinte
Certains scanners intra-oraux peuvent également donner simultanément la couleur des dents et donc aider le praticien dans le choix de la teinte.
Format des fichiers
Auparavant, on parlait de fichiers fermés, à ouverture contrôlée ou ouverts. Aujourd’hui les systèmes sont de plus en plus orientés vers l’export au format ouvert STL, permettant de travailler sur les empreintes avec n’importe quel logiciel de CAO.
Fonctionnalités du logiciel
Tous les logiciels associés aux caméras d’empreintes optiques permettent de visualiser l’espace prothétique disponible et les contacts occlusaux.
Cas des arcades complètes
D’après les données de la littérature, la référence actuelle est l’empreinte conventionnelle avec des élastomères, car elle reste significativement supérieure aux empreintes numériques lorsqu’il s’agit d’arcade complète. On rapporte aussi que l’exactitude est meilleure en secteur antérieur qu’en postérieur avec des déviations dans le plan horizontal et des erreurs de justesse qui peuvent aller jusqu’à 170μm.
C’est la phase de reconstitution numérique permettant d’assembler entre elles les images obtenues pour recréer l’arcade complète qui est pointée du doigt par plusieurs auteurs.
Il semblerait donc que ce soit l’accumulation des erreurs survenant lors de la phase d’enregistrement et de traitement numérique des images qui soit à l’origine de ces importantes déformations.
Ainsi, selon certains auteurs on pourrait envisager d’obtenir des empreintes d’arcades complètes plus fiables dans l’avenir grâce à des améliorations des logiciels et non des caméras.
De plus, selon d’autres auteurs, il semblerait que le nombre de préparations est responsable de l’altération de la qualité de l’empreinte numérique. Plus il est important, plus les différences entre les systèmes d’empreinte optique seraient significatives.
De manière générale, on considère que les empreintes numériques présentent un niveau de précision suffisant voire supérieur aux techniques classiques dans le cas de restaurations unitaires ou de petites étendues (jusqu’à 3 éléments). Toutefois, les empreintes classiques élastomères restent le gold standard pour l’enregistrement d’arcades complètes notamment en présence d’un nombre important de préparations.
Cas des prothèses supra-implantaires
Il est difficile de conclure sur la qualité des empreintes numériques dans le cadre de prothèses fixes implanto-portées par un manque de littérature sur ce sujet. Mais certains auteurs soulignent que plusieurs critères sont à respecter afin d’obtenir une empreinte de qualité équivalente voire supérieure à une technique conventionnelle et qu’un protocole très rigide doit être appliqué. Ainsi, la qualité de l’empreinte serait opérateur-dépendante et expérience-dépendante.
Protocole opératoire d’acquisition
Une fois que les dents sont isolées de l’humidité (salive, sang) et le poudrage effectué, si nécessaire, avec un dépôt fin et sans paquet l’acquisition peut commencer.
Il faut respecter la technique, la durée, la vitesse et la trajectoire de scannage recommandées par le fabricant. Le geste doit être fluide et rapide et il faut surtout s’affranchir progressivement de la bouche et coordonner sa gestuelle avec ce que l’on voit à l’écran.
La prise de vue des préparations ou du modèle de travail doit être effectuée dans le plus grand axe de la préparation pour être exploitable et révéler certaines zones de façon lisible. Pour une préparation périphérique conventionnelle ces zones sont :
- la totalité de la limite cervicale et de la ligne de transition
- la préparation cervicale
- la ligne délimitant la surface dentaire préparée
- les papilles et les points de contact des dents adjacentes
Si la préparation est « opto-lisible » et l’on distingue bien ces zones, la CAO et la FAO seront optimisées. Sinon il y a un fort risque de rencontrer des difficultés lors de l’insertion à cause de points de contact mal gérés ou une mauvaise adaptation cervicale ou encore des problèmes de sous- ou sur-occlusion.
L’acquisition se fait en trois étapes successives :
- Empreinte des préparations (modèle de travail)
- Empreinte de l’arcade antagoniste (modèle antagoniste)
- Empreinte des rapports occlusaux par scannage de la face vestibulaire du secteur intéressé en occlusion. Le logiciel met alors les deux arcades en OIM (occlusion d’intercuspidation maximale) soit de manière automatique ou manuellement.
AVANTAGES POUR LE PATIENT :
> Pas d’utilisation d’un matériau pâteux entraînant une possible gêne respiratoire ou des réflexes nauséeux.
> Rapidité de la réalisation, de l’ordre de quelques minutes environ.
> Stabilité de l’empreinte qui ne subit pas de déformation et qui est inaltérable.
> Possibilité d’archiver l’image initiale en cas de reprise ultérieure de traitement.
Cette empreinte en 3D peut alors être traitée de deux manières :
> Directement par le praticien qui conçoit l’inlay / onlay, la couronne ou le bridge, puis l’usine au cabinet avec une machine de fraisage couplée à un ordinateur, à partir de blocs de composite ou de céramique.
> Avec une transmission immédiate au laboratoire du prothésiste en cas de restaurations plus complexes ou plus importantes.
Le rôle du prothésiste gagne en rapidité, fiabilité et donc en efficacité. Les communications avec le praticien sont aisées, et les platesformes d’échanges
Conclusion
L’empreinte optique est en plein essor, elle représente une alternative sérieuse aux techniques d’empreintes conventionnelles.
C’est un moyen fiable, rapide et confortable d’acquisition qui facilite la communication avec les laboratoires de prothèse et les patients même si la qualité de numérisation d’une arcade complète reste aujourd’hui encore limitée.
Après avoir conquis le monde de la prothèse fixée, elle s’est ouverte à la prothèse adjointe, à l’implantologie et à l’orthodontie offrant ainsi des solutions complètes aux chirurgiens-dentistes convertis au numérique.
sécurisées.
L’empreinte optique en odontologie .