De l’enfance à l’adolescence, les dents apparaissent en plusieurs étapes. Les premières à émerger sont les incisives, suivies des canines, des prémolaires, des molaires, et enfin, les dents de sagesse.
Qu’est-ce que les dents de sagesse ?
Les dents de sagesse, ou troisièmes molaires, sont les dernières dents à se développer. Elles apparaissent généralement entre 18 et 30 ans. Ces dents sont souvent considérées comme une relique de l’évolution, ayant servi à nos ancêtres pour la mastication, à une époque où l’alimentation était plus grossière et nécessitait une force masticatoire importante.
Chaque dent de sagesse possède typiquement trois racines sur l’arcade maxillaire et deux racines sur l’arcade mandibulaire, bien que ces caractéristiques puissent varier. En raison de leur positionnement à l’extrémité des arcades dentaires, il arrive fréquemment que l’espace soit insuffisant pour leur éruption, ce qui entraîne parfois une fusion des racines.
D’un point de vue évolutif, les scientifiques estiment que ces dents ont perdu leur utilité avec l’évolution des pratiques alimentaires, notamment grâce à l’utilisation d’outils et la cuisson des aliments, qui rendent la mastication plus facile. De ce fait, les dents de sagesse tendent à devenir moins fréquentes au sein de la population humaine. Malgré cette tendance, 53 % des adultes possèdent encore au moins une dent de sagesse, avec une prévalence plus élevée chez les hommes que chez les femmes.
Les douleurs liées aux dents de sagesse
L’éruption des dents de sagesse est souvent associée à divers symptômes douloureux. Cela s’explique par le manque d’espace dans l’arcade dentaire, qui entraîne une éruption partielle ou anormale. Dans certains cas, ces dents peuvent se positionner de travers ou provoquer des infections localisées au niveau de la gencive.
Les symptômes les plus courants incluent :
- Une douleur irradiant de l’arrière de la mâchoire vers la tête ou les oreilles.
- Une inflammation et un gonflement des gencives autour de la zone d’éruption.
- Une limitation de l’ouverture buccale.
- Une difficulté à avaler, associée parfois à une douleur diffuse dans la gorge et le cou.
Ces douleurs peuvent apparaître soudainement et s’intensifier rapidement. Si ces symptômes se manifestent, il est recommandé de consulter un dentiste afin d’obtenir un diagnostic précis et un soulagement adéquat.
Extraction : Est-ce nécessaire ?
L’extraction des dents de sagesse est une procédure courante, mais elle n’est pas systématique. Lors d’une consultation, le dentiste évaluera l’état clinique du patient à l’aide d’une radiographie panoramique. Cette dernière permet d’observer la position des dents dans l’os et de poser un diagnostic complet. Une extraction est recommandée dans certains cas, mais elle n’est pas nécessaire si les conditions suivantes sont réunies :
- Les dents de sagesse sont complètement sorties et en bonne santé.
- Elles sont correctement alignées et assurent une occlusion fonctionnelle.
- Elles sont accessibles pour un nettoyage quotidien efficace.
Quand faut-il extraire les DDS ?
Dans la majorité des cas, les dents de sagesse n’ont pas suffisamment d’espace pour s’intégrer correctement dans l’arcade dentaire. Cela peut entraîner divers problèmes, notamment :
- Caries étendues : Si une carie est présente et difficile à soigner en raison de la localisation de la dent.
- Infections récurrentes : L’éruption partielle de la dent peut entraîner des infections régulières, notamment la péri-coronarite, une inflammation des tissus autour de la dent.
- Déplacement des dents voisines : En cas de manque d’espace, les dents de sagesse peuvent exercer une pression sur les autres dents, causant un déplacement ou un endommagement des structures environnantes.
- Kystes ou pathologies associées : La formation de kystes autour du sac péricoronaire (enveloppe de la dent avant éruption).
- Égression excessive : Lorsque la dent continue de croître en l’absence de dent antagoniste, créant un déséquilibre.
- Complications orthodontiques : Si le patient a subi un traitement orthodontique, la persistance des dents de sagesse peut favoriser une récidive.
- Proximité du nerf alvéolaire inférieur : Dans certains cas, la dent est située près de ce nerf, rendant sa dévitalisation risquée.
Ces complications sont généralement plus fréquentes pour les dents de sagesse de la mâchoire inférieure. La chirurgie peut être envisagée de manière préventive pour éviter de futurs problèmes.
Les dents de sagesse influencent-elles le déplacement des autres dents ?
Contrairement à une idée répandue, les dents de sagesse ne sont pas responsables du chevauchement des dents antérieures ou d’autres déplacements dentaires. Les études actuelles montrent que ces mouvements sont plus liés à des changements naturels dans l’alignement des dents avec l’âge ou à d’autres facteurs, comme la perte d’os alvéolaire.
Il est toutefois recommandé de faire vérifier régulièrement ses dents de sagesse par un dentiste pour surveiller leur évolution et, si nécessaire, planifier une extraction au moment le plus opportun pour éviter les complications.